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Biopic, Drame

Film réalisé en 2015 par

Anton Corbijn

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© ARP Sélection

SYNOPSIS

Un jeune photographe qui cherche à se faire un nom croise un acteur débutant et décide de lui consacrer un reportage. Cette série de photos iconiques rendit célèbre le photographe Dennis Stock et immortalisa celui qui allait devenir une star : James Dean.

Source : ARP Sélection

L’AVIS DE LECTURES AU COEUR ♥️♥️♥️♥️

Alors que sa sortie en salles coïncide avec le soixantième anniversaire de la mort de James Dean dans un accident de voiture, le 30 septembre 1955 – il avait seulement 24 ans -, le nouveau film d’Anton Corbijn, Life, revient sur la rencontre de la star naissante avec le photographe Dennis Stock. De ce court épisode de la vie de James Dean, le cinéaste néerlandais tire un drame intense, où la qualité artistique des images le dispute à l’émotion. Anton Corbijn, qui fut lui-même photographe avant de devenir réalisateur, ressuscite avec un remarquable sens esthétique l’époque et l’atmosphère des années 50. En nous conduisant sur les traces de Dennis Stock, jeune photographe en mal de reconnaissance, qui devine chez James Dean l’une de ces fragilités seules capables de transformer un inconnu en icône du cinéma, Corbijn rend d’abord hommage à une conception très exigeante du photojournalisme. Parce que son ambition n’est pas tant de publier ses clichés dans le magazine Life – d’où le titre du film – que d’être considéré à part entière comme un artiste, le journaliste Dennis Stock va bien au-delà du simple reportage. Il voudrait en effet capter la pureté d’âme du jeune acteur rebelle, en faire éclater tout le mystère sur la pellicule. Cette démarche créatrice qui ne peut faire l’économie d’une véritable rencontre entre le photographe et son sujet nourrit l’intrigue, l’enracine dans une réflexion sur l’art comme sur l’émotion qui en est à la source. Et de fait, quelque chose de profond et d’ineffable se lève entre les deux jeunes gens qui les pousse à se livrer jusqu’à ce que le miracle photographique ait lieu et que Dennis, presque naturellement, réalise les clichés qui vont contribuer à façonner la légende du comédien. Magnifié par le parti pris d’Anton Corbijn de confier le rôle de James Dean à Dane DeHaan (Chronicle, 2012), encore peu connu du grand public, et la partition de Dennis Stock à Robert Pattinson, star internationale depuis le succès de la saga vampirique Twilight (2009), Life souligne ainsi le pouvoir grandissant de l’image dans le monde en pleine mutation des années 50. Quant au jeu sensible des deux acteurs, tout en intériorité, il rend compte avec une vraie justesse des aspirations communes de leurs personnages. La soif de liberté qui transparaît dans leurs oeuvres respectives, l’esprit contestataire qui s’y déploie et qui s’oppose au puritanisme de l’époque, expliquent comment les deux hommes ont pu, chacun à leur façon, incarner la jeunesse en crise des fifties. Film à l’incontestable beauté formelle, Life est à recommander aux fans de James Dean comme aux amateurs d’art.

O.d’Harnois